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reux d’exprimer par là leur sympathie envers ma personne et mon administration. Les tristes expériences qu’ils ont eues avec mes successeurs ont eu pour effet de leur faire regretter mon départ : aussi ont-ils voulu manifester leur joie de mon retour en se prêtant tout de suite à ce que je leur demandais ; le bon souvenir que j’avais laissé parmi eux n’a pas peu contribué à un résultat, si honorable pour moi, et dont je me félicite. En vérité je n’ai pas à me reprocher d’avoir jamais usé de contrainte ni de menaces à leur égard ; je puis également me rendre le témoignage de n’avoir pas compromis l’honneur de la Couronne par une honteuse capitulation, contraire aux ordres formels de Sa Majesté, telle que celle qui a été négociée par l’Enseigne Wroth, de mon régiment, et dont je crois de mon devoir de vous soumettre la copie… »

Cette lettre de Philipps est du trois janvier 1730. Il n’était à Annapolis que depuis le 20 novembre 1729. Le deux septembre 1730, il écrit de Canso au même duc de Newcastle pour l’informer de ce qui suit :

« … Par ma lettre en date du 3 janvier dernier, Votre Excellence a pu se rendre compte de l’empressement que je mettais à procurer la soumission de tous les habitants français de cette Province à la Couronne Britannique, en leur faisant prêter le serment d’allégeance à Sa Majesté : c’était là une œuvre qui devenait de jour en jour plus urgente, à raison de l’énorme accroissement que prend cette population : déjà leur nombre est formidable, et, comme les fils de Noé, ils se répandent par toute la face de la Province. Votre

    among the Archives of the Government of Halifax. — (B. Murdoch, c. LI, p. 457.) — Akins reproduit ce document p. 85.