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leurs habitants : tous deux sont revenus bredouille : les gens de ces cantons leur ont fait savoir qu’ils ne prêteraient pas serment au Roi d’Angleterre, attendu qu’ils ont juré fidélité à Notre Bon Roy de France, comme ils disent dans les résolutions, Nos. 1 et 2, que j’ai l’honneur de vous communiquer.

« Tout ceci est le fruit des intrigues du dit Sieur Gambell et de trois ou quatre commerçants de la Nouvelle-Angleterre, faisant affaires avec des habitants d’ici, qui sont en révolte ouverte contre Sa Majesté et sa Province de Nouvelle-Écosse. Il est également de mon devoir d’informer Votre Grâce, que les missionnaires français de ces mêmes endroits ont rassemblé un grand corps d’indiens, avec l’intention de guerroyer contre les sujets de Sa Majesté résidant en cette province et en Nouvelle-Angleterre… Je me permets de réclamer votre protection contre les faux rapports rédigés par le dit Gambell : j’ai la certitude que ce dernier est poussé dans sa campagne contre moi par des ennemis, jaloux de l’honneur que j’ai conquis en faisant la paix avec les sauvages, et en mettant toutes choses dans cette province sur un bon pied[1]… »


Francis Parkman a eu grand tort, selon nous, de priver ses lecteurs de ce document-ci ; il a été plus mal inspiré encore en ne reproduisant pas le fameux rapport de Armstrong, que nous avons donné plus haut.

Il serait vraiment intéressant de connaître les dessous du différend qu’Armstrong nous laisse entrevoir. Ce gouverneur devait avoir le don peu enviable de se créer des ennemis, puisque nous voyons ligués contre lui un major de

  1. Nova Scotia Documents. Gov. Armstrong to Secretary of State, p. 70-1.