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des intrigues contre son autorité. Or, à une séance du Conseil tenue dans l’après-midi du 11 octobre 1726, Armstrong soumit à ses conseillers une pétition de l’abbé Gaulin, lequel, disait-il, « désirait rentrer en grâce et faire sa soumission au gouvernement. La dite pétition ayant été lue et prise en considération, il est résolu que M. Gaulin devra faire ample soumission et demander pardon de ses fautes passées, (desquelles on a acquis des preuves évidentes,) prêter le serment de fidélité à Sa Majesté le roi George et à la Couronne de Grande Bretagne ; il devra promettre de ne jamais s’immiscer dans les affaires du gouvernement, soit parmi les Indiens, soit parmi les autres habitants, mais de s’en tenir strictement à l’exécution de ses fonctions religieuses ; en outre le conseil l’oblige à fournir des cautions choisies parmi les prêtres reconnus par le gouvernement et dix ou douze députés, comme garantie de sa bonne conduite à l’avenir : moyennant ces conditions, grâce lui sera accordée pour le passé, ainsi que permission de demeurer dans la province à titre de missionnaire[1]… »

Le 24 du même mois, nouveau conseil gouvernemental, au cours duquel l’affaire Gaulin revient sur le tapis : « …Monsieur le lieutenant-gouverneur de la Province soumit ensuite au conseil, que ce vieux brouillon et incendiaire de Gaulin[2] lui a fait savoir qu’il ne pouvait pas se procurer les cautions, requises par l’acte en conseil du 11 octobre dernier ; mais que, étant donné que cet homme est enfin venu faire sa soumission et demander pardon pour ses fautes, et promettre de montrer désormais au gouvernement de Sa

  1. Nova Scotia Doc., p. 68.
  2. Nova Scotia Doc., p. 69 : « Then be acquainted the Board that that old mischievous incendiary Gaulin. »