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propre intérêt, dévoiler tous les desseins, conspirations, complots perfides et dangereux, qui pourraient se tramer contre les sujets de Sa Majesté ou contre le gouvernement ; et dans ces conditions, ils jouiront, eux, Acadiens, de leurs héritages et les cultiveront sans inquiétude.

« Cependant ils maintinrent leur refus d’accueillir la motion susmentionnée, à moins qu’on n’y insérât la clause qu’ils désiraient. Le gouverneur, ayant alors pris l’avis de son conseil, consentit à ce que la dite clause fût inscrite en marge sur la traduction française du serment, afin de surmonter ainsi par degrés leur répulsion. Dans ces termes, ils acceptèrent, et adhérèrent à la formule par écrit, sur les deux exemplaires français et anglais[1].

« Son Honneur le lieutenant-gouverneur de la province pria ensuite les députés d’engager ceux qui étaient absents à venir le dimanche, ou même plus tôt, afin d’être eux aussi dûment qualifiés pour la jouissance de leur patrimoine et des privilèges de tout sujet anglais ; il leur recommanda enfin, dans leur propre intérêt, leurs devoirs de soumission et de loyauté, et de se conduire comme de bons et loyaux sujets. Ceux-ci renouvelèrent les promesses sus énoncées ; et après avoir bu à la santé de Sa Majesté, de la famille royale, et porté plusieurs autres toasts loyaux, le gouverneur leur souhaita une bonne nuit. » (Fin du rapport officiel).

  1. C’est Rameau qui souligne ce membre de phrase. Le texte anglais dit : « But they upon the motion made as aforesaid, still refusing and desiring the same clause, the Governor with the advice of the Council granted the same to be writ upon the margin of the French translation, in order to get them over by degrees. » — Rameau ajoute justement entre parenthèses : « Malheureusement il n’est resté qu’un exemplaire (de ce serment), celui où la note marginale n’existait pas, c’est celui que l’on a envoyé à Londres. »