Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome I, 1916.djvu/235

Cette page a été validée par deux contributeurs.
[ 203 ]

les Acadiens étaient restés dans la Nouvelle-Écosse de leur plein gré[1]. La première édition de cet ouvrage date de 1884. En 1892, le même auteur, continuant la série de ses études sur la France et l’Angleterre dans l’Amérique du Nord, publiait un autre ouvrage intitulé : A Half Century of Conflict, dans lequel, nous le constatons avec plaisir, il a modifié ses opinions premières sur cette question du séjour des Acadiens. C’est que, entre temps, la masse considérable de documents inédits sur l’Acadie, recueillis par l’abbé Casgrain, avait paru dans le Canada-Français ; et il était difficile à l’historien de ne pas céder à l’évidence émanant de ces pièces parfaitement authentiques et qui mettaient les faits dans leur vrai jour. Nous donnons crédit à Parkman de s’être rendu, au moins sur ce point, à la force de la vérité. Que n’en a-t-il fait de même pour les autres erreurs qu’il a commises concernant l’histoire de l’Acadie ! Mais alors, il lui aurait fallu détruire presque tout ce qu’il avait écrit en la matière.

« Le gouverneur Nicholson, dit Parkman, dans ce dernier

  1. Montcalm and Wolfe. France and England in North America. Part seventh. By Francis Parkman. In two volumes. (Boston, Little, Brown & Co., 1900). Cf. Tome I, ch. IV, Conflict for Acadia, p. 94 & seq. Au bas de la page 95, se trouve cette note de l’auteur : « See the numerous papers in Selections from the Public Documents of Nova Scotia (Halifax, 1869,) pp. 1-165 ; a government publication of great value. » Au cours de cette même page 95, Parkman, citant l’art. du traité d’Utrecht qui donnait à tous ceux qui préféreraient émigrer autorisation de le faire, dans le délai d’un an, en emportant leurs effets, ajoute : « Very few availed themselves of this right ; and after the end of the year those who remained were required to take oath of allegiance to King George. There is no doubt that in a little time they would have complied, had they been let alone ; but the French authorities of Canada and Cape Breton did their utmost to prevent them, and employed agents to keep them hostile to England. Of these the most efficient were the French priests. » Il y a dans ce passage autant de faussetés que de mots. Ce que nous avons déjà vu montre l’inanité de ces affirmations.