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parce que nous sommes bons et vrais sujets du roi T. C. Vous avez veû la dessus notre déclaration que rien ne sera capable de nous la faire changer et nous ne pouvons abandonner sans des facilités convenables qui nous étoient promis de la part de la cour de France et qui nous ont été toujours refusez de la part de la cour d’Angleterre, pour notre situation est très rude et que la conjoncture dans laquelle nous nous trouvons est très épineuse, nous vous supplions Monsieur de nous honorer de vos charitables conseils au cas qu’il nous soit fait de nouvelles instances de la part du gouverneur, nous en ferons le meilleur usage qu’il nous sera possible avec le secours de nos missionnaires[1]. »

Le 14 mai 1720, Richard Philipps avait écrit une longue lettre au gouverneur du Cap Breton (Akins, p. 26), et voici la réponse qu’il en reçut, datée du 8 juin 1720 :

« Le P. Justinien m’apprend les ordres précis que vous avez donnés (aux) habitants de l’Accadie de prester le serment ou de se retirer, c’est apparemment ceux que vous entendez natifs du pays dont vous me parlez dans votre lettre ; J’ay Egalement taché lorsque l’occasion s’en est présentée de leur inspirer l’Esprit de tranquilité du mieux qu’il m’a esté possible cependant Monsieur quelque juste que soit la resolution que vous avez prise de les fixer en conséquence des Ordres Expresses du Roy vostre maistre, vous voulez bien me permettre de vous représenter que L’inaction dans laquelle ces peuples sont restez jusqu’à présent ne peut ni ne doit leur estre imputé a crime tant par raport au deffaut

  1. Il nous semble que cette lettre avait dû être citée dans le chapitre précédent, car elle concerne non pas Philipps, mais le lieut.-gouv. Doucette, et elle est de 1718. Elle a du moins, même à la place où le MS. la fait entrer, l’avantage de montrer clairement l’attitude constante des Acadiens sur la question du serment et du départ.