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comme des nègres », et lui exprimèrent leur intention de se transporter en territoire français. Immédiatement après le traité d’Utrecht, ce fut encore, autant qu’on peut en juger, d’un libre mouvement qu’ils envoyèrent des délégués à Louisbourg, pour la même fin.

Après nous avoir donné la réponse des Acadiens à la sommation du gouverneur Doucett, laquelle a été reproduite plus haut, le compilateur des Archives de la Nouvelle-Écosse nous plonge derechef dans l’obscurité en nous laissant ignorer ce qui s’ensuivit. Nous constatons ici une omission de cinq lettres, dont trois émanées du gouverneur même, et deux réponses, l’une du Père Félix Pain, curé des Mines, l’autre de M. St-Ovide de Brouillan, gouverneur du Cap Breton. Par la lettre du Père Pain, l’on peut juger de ce qui faisait l’objet de celle du Gouverneur :

    devenu en cette dernière année la proie des flammes, M. de Vaudreuil le fit rétablir. Vers le même temps, et malgré le traité d’Utrecht, qui assurait aux Français la libre possession de tout le pays occupé par eux avant la guerre, les colonies anglaises cherchant à faire des empiètements, M. de Vaudreuil, en vue de les contenir et au besoin de les repousser, fit élever le fort de Niagara. Il mourut, le 10 octobre 1725, au château St-Louis, à l’âge de quatre-vingt-quatre ans, après trente-huit ans passés en Canada. M. de Vaudreuil avait épousé, en 1690, Mlle Louise-Elizabeth de Joybert, fille de Pierre de Joybert, Seigneur de Soulanges et de Marson en Champagne, commandant pour le Roi en Acadie, et de Dame Marie-Françoise Chartier de Lotbinière. Le mariage fut béni le 21 novembre par Mgr  l’Évêque de Québec. La Marquise de Vaudreuil joua un rôle brillant à la cour de France. Madame de Maintenon la fit nommer en 1708 sous-gouvernante des Enfants de France. Elle fut chargée d’élever le jeune duc d’Alençon. De 1714 à 1716, afin de servir son pays d’adoption et de rendre visite à son épouse, M. de Vaudreuil fit un séjour en France, après quoi il revint au Canada. Son épouse lui survécut quinze ans, étant morte à Paris au mois de juin 1740. De leur mariage sont nés douze enfants.

    V. Hist. des Grandes Familles Françaises du Canada. (Montréal, Eusèbe Sénécal, Impr-Édit., 1867) pages 194 et suiv.