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ait pu donner des ordres propres à hâter un événement fatal pour l’avenir de la colonie et que sa prétendue sommation ait été accueillie par une fin de non-recevoir.

Nous avons vu d’ailleurs qu’un grand nombre d’Acadiens, en cette année 1715, n’ensemencèrent même pas leurs terres, tant ils s’attendaient à partir dans le cours de l’été. Si vraiment Caulfield leur avait intimé l’ordre de prêter serment ou de s’en aller, il faudrait d’autant plus l’en blâmer qu’il n’était pas sans savoir que, quelques mois auparavant, cette question du départ avait été référée par Nicholson à la décision de la Reine et que la solution en était toujours pendante.

Le seul moyen de concilier ce que Caulfield insinue avec des faits possibles, serait d’attribuer ce refus de partir à quelques habitants de Penobscot ou de la rivière Saint-Jean, qui furent également visités par Button et Capoon. Ces Acadiens se trouvant sur un territoire que la France réclamait comme sien, une telle réponse de leur part n’eut été que naturelle. Cette interprétation est la seule plausible, la seule qui exempte Caulfield d’être en contradiction avec lui-même. Le 16 mai de l’année suivante, Caulfield écrivait à nouveau au Bureau du Commerce et des Plantations :

« J’ai reçu une lettre des Habitants des Mines me faisant part de leur résolution de continuer à vivre sous ce gouvernement : ils font tout leur possible pour améliorer leur condition, tout comme auparavant, et semblent anxieux de connaître quelles mesures ont été prises en leur faveur.[1]

    avantages qu’il y avait à garder les Acadiens et les graves inconvénients qui résulteraient de leur départ.

  1. I rec’d a letter from ye People of Minis of their resolution to continue in this Government, and are making all préparations for emprovement, as