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d’établir qu’une seule des mesures qu’il a prises ait été à l’avantage de la garnison ou de la colonie[1]… »

Lettre de M. Adams au capitaine Steele[2]

.

« Annapolis Royale, le 17 janvier 1715.

« … Nous espérions qu’à son arrivée, le général Nicholson paierait la garnison et mettrait la place sur un bon pied. Mais c’est tout le contraire qui a eu lieu. Il nous a jetés dans le plus grand embarras, il a démantibulé les forts, chassé les Acadiens, et envoyé au loin autant d’Anglais qu’il a pu, en sorte que la place est maintenant dans un bien triste état.

« En somme, s’il avait reçu le mandat de conduire le pays à la ruine, il ne s’y fut pas pris autrement : tout le temps qu’il a passé ici, il l’a consacré à poursuivre le gouverneur Vetch de son implacable méchanceté. Vraiment, durant les deux mois qu’a duré son séjour, il a davantage nui aux intérêts anglais que Vetch n’eut pu faire pendant toute sa vie, quand même ce dernier eut été aussi vilain que Nicholson le donnait à entendre… Nicholson avait la manie de blasphémer contre Vetch et ses amis… À Annapolis, il n’y a personne (si j’en excepte deux), qui ne déteste et n’abhorre son nom[3] »

Nous avons également du capitaine Armstrong, qui devint plus tard lieutenant-gouverneur de la Province, une lettre dont la teneur confirme et corrobore les témoignages contenus dans les précédentes.

  1. P. R. O. Col. Records. N. S. vol. 2. — Doc. sur l’Acadie, p. XVII.
  2. Adams fut administrateur de la Province en 1739. Le capitaine Steele résidait à Boston.
  3. P. R. O. Col. Rec., N. S. vol 1. — Doc. sur l’Acadie, p. XII. La lettre porte la suscription : « relating to col. Nicholson’s misbehaviour there. »