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Écosse Écosse et ferait immédiatement du Cap Breton une colonie populeuse et riche, résultat que la France, de loin, serait incapable d’obtenir par plusieurs années de travaux et de grandes dépenses, comme j’ai eu l’honneur de le faire remarquer à Vos Seigneuries dans une communication préalable et où cette question était traitée avec plus d’ampleur [1]… »

L’on se souvient que, d’après Akins, Nicholson, à la fin de juillet 1714, aurait donné un an aux Acadiens pour quitter le pays. Or, la lettre ci-haut est du 9 mars 1715, c’est-à-dire neuf mois après la permission accordée par le gouverneur, ou mieux, la promesse qu’il avait faite aux habitants de les laisser partir librement. Cette promesse n’avait donc pas encore été exécutée, puisque Vetch suppliait le Board of Trade d’envoyer des ordres pour empêcher leur départ : speedy order to prevent the Inhabitants removal. Et Vetch ne faisait que répéter ici ce qu’il avait déjà dit dans une lettre du 24 novembre précédent, laquelle se trouve bien, par exemple, à la page cinq de la compilation. Les lettres suivantes éclaireront d’un jour nouveau la situation :

Le colonel Sam. Vetch au Bureau de Commerce.


Londres, 2 septembre 1715.

« … M. Nicholson ayant tout fait pour empêcher les habitants de se livrer à aucun commerce et ayant ordonné

  1. Public Rec. Office. Col. Records, N. S. vol. I. — Doc. sur l’Acadie, pièce XIII. — Quand il a écrit cette lettre, Samuel Vetch était à Londres depuis septembre ou octobre précédent.