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droits qui leur avaient été assurés, référa leurs légitimes demandes à Sa Souveraine ; que, subséquemment, après avoir refusé aux Acadiens de les transporter sur des vaisseaux anglais, on refusa également l’entrée des vaisseaux français dans les ports de l’Acadie ; que la détermination des Acadiens de quitter le pays était telle qu’ils se construisirent eux-mêmes des bateaux ; que, voulant se procurer à Louisbourg des apparaux pour les gréer, permission leur en fut refusée ; qu’ayant voulu s’adresser à Boston pour le même objet, on le leur défendit également, et que de plus on s’empara de leurs bateaux.

Rien de ce qui précède ne se trouve au volume des Archives : il est possible que le compilateur n’ait pas eu quelques-uns des documents en question. Et alors, quelle que soit l’importance des faits qui y sont allégués, l’on ne saurait le blâmer de ce chef. La mission que lui avait confiée la Législature de la Nouvelle-Écosse lui imposait en effet la tâche de collectionner les matériaux qui pouvaient se trouver à Halifax, à Londres et à Québec : à cela se bornait son rôle.

Pourtant, parmi les pièces que nous avons soumises, il y a une lettre de Costebelle à Nicholson, accompagnant les ordres de la Reine dont de la Ronde était porteur et que celui-ci remit au gouverneur. Il y a aussi le compte rendu que MM. de la Ronde et de Pensens firent de leur mission à ce sujet : tout cela devait se trouver dans les Archives de Halifax, et cependant il n’en est pas soufflé mot dans la compilation. Et pourquoi ? Est-ce que ces pièces, par hasard, auraient été jugées insignifiantes ? — Akins n’ignorait cependant pas les empêchements qui furent mis au départ des Acadiens ; comme on le verra, il avait pris forcément connaissance de documents se rapportant à cette question, laquelle ne laissait pas de lui causer un certain malaise. Ainsi,