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les ménageant, mais aussi en leur refusant les choses nécessaires pour leur passage et leur faisant entendre qu’ils ne leur permettront pas de disposer de leurs immeubles ni de leurs bestiaux, qu’on leur donnera seulement quelques vivres ».

« Par sa lettre du 6 novembre 1715, il (M. de Costebelle) marque qu’il a parlé au sieur Capon, envoyé du gouverneur de Port-Royal, de la manière dure et injuste avec laquelle le général Nicholson avait traité les habitants françois de l’Acadie, contraire en tout aux ordres qu’il avait reçus de la feue reine d’Angleterre, et à la parole qu’il avait donnée aux sieurs de la Ronde et Pensens. Cet envoyé a convenu que la conduite de ce général n’avait été approuvée d’aucun officier de sa maison ; mais que le gouverneur général ne pouvait rien changer sans de nouveaux ordres du roy d’Angleterre, ainsi tous les autres différents mouvements sont suspendus pour la libre évacuation des habitants jusqu’à une plus ample décision des deux couronnes[1]. »

Des documents que nous avons produits, et qui sont tous de nature officielle, d’autres pièces encore que nous avons eues sous les yeux, il ressort, de façon éclatante : — que, dès l’automne de 1713, quelques mois seulement après la signature de la paix, les Acadiens signifièrent au lieutenant-gouverneur Vetch leur intention de quitter le pays ; que, dès ce moment, ils se préparaient à partir, mais qu’ils en furent empêchés par ce dernier, sous le prétexte qu’il leur fallait attendre l’arrivée de Nicholson ; que celui-ci, sans égard pour les clauses du traité et pour les ordres formels de la Reine, à lui transmis par M. de la Ronde, sans autre motif que de gagner du temps et de frustrer les Acadiens des

  1. Conseil de Marine, 27 mars 1716. Casgrain, loc. cit.