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l’usage de l’Église de Rome, autant que le permettent les lois de la Grande-Bretagne. »

Or, « peu de jours après la signature du traité, dit l’abbé Casgrain[1], la reine Anne, ayant appris qu’à sa demande le roi de France avait accordé la liberté à des prisonniers détenus aux galères pour cause de religion, voulut lui en témoigner sa satisfaction en octroyant aux habitants français de la Nouvelle-Écosse des conditions plus favorables encore que celles qu’on avait stipulées. Elle fit adresser, en conséquence, au général Nicholson, gouverneur de la Nouvelle-Écosse, une lettre dans laquelle elle lui donnait des ordres qu’il est important de citer textuellement[2] :


« Anne R.
« À notre fidèle et bien-aimé, salut.

« Notre Bon Frère, le Roi Très-Chrétien, ayant accédé à notre désir, de relâcher quelques-uns de ses sujets qui étaient retenus comme prisonniers à bord de ses galères parce qu’ils professaient la religion protestante, Nous avons voulu lui en montrer notre satisfaction en accordant quelque marque de faveur à ses sujets, et nous avons pensé vous signifier par la présente notre volonté et notre bon plaisir, de permettre à ceux de ses sujets qui ont des terres ou des propriétés en notre gouvernement d’Acadie et de Terre-Neuve, qui nous ont été ou qui doivent nous être cédés en vertu du dernier traité de paix, et sont dans l’intention de devenir nos sujets, de retenir et posséder les

  1. Pèlerinage au pays d’Evangéline, c. III, p. 41.
  2. Le texte anglais de cette lettre royale est aux Sélections from the Public Documents of Nova Scotia, edited by Thomas B. Akins, D. C. L. — Halifax, Charles Annand, Publisher, 1869, page 15, ad calcem. Casgrain ne la cite qu’en partie. Nous l’avons traduite intégralement.