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Beaubassin, dressa une embuscade, à la suite de laquelle il fit prisonnier un commissaire anglais de la garnison. Le gouverneur, pensant qu’il y avait quelque connivence entre les habitants d’Annapolis et les gens du dehors, fit saisir cinq des principaux Acadiens de la banlieue : Pierre Leblanc, Jean Commeaux, Guillaume Bourgeois, son père Germain, et François Brossard, un des fondateurs et habitants de Chipody. Ce dernier était revenu à Port-Royal après la prise de la place, pour visiter son fils et sauvegarder les biens qu’il y avait laissés, mais son vrai domicile était toujours à Chipody. On arrêta en même temps le Père Récollet, Justinien Durand, curé de la paroisse. »[1]

    grand chef. Saint-Castin eut plusieurs filles qui toutes épousèrent des Français et qu’il dota richement, car il avait acquis, par la vente des pelleteries que les sauvages ses « compatriotes » lui avaient données en échange d’autres objets qui leur étaient plus utiles, une fortune évaluée à deux ou trois cent mille couronnes. — La Hontan, cité par Haliburton, vol. I, p. 75, ad calcem.

  1. Rameau, loc. cit. Tome II, pp.  4-5. — Haliburton, sans rapporter l’incident de l’embuscade, dit ceci : “This hostile disposition of the French settlers induced the officer commanding at Port-Royal, to apprehend the Priest and five of the most respectable inhabitants of the district, as hostages for the good behaviour of their countrymen, who were informed that, upon any similar attempt, these prisoners should suffer military execution.” Vol. I, p. 30. — Cette citation de Haliburton est dans le ms. de Richard et dans l’édition anglaise. Richard la fait précéder de la remarque suivante : « Haliburton donne une version toute différente de celle de Murdoch. Suivant lui, les arrestations opérées par le gouverneur anglais avaient eu pour but de retenir ces gens comme otages, et, par des menaces, d’empêcher les Acadiens qui ne se trouvaient pas compris dans la capitulation de commettre des hostilités. » — Et pourtant, c’était l’opinion de Haliburton que le traité de capitulation embrassait toute l’Acadie ! Il y a ici des contradictions que nous ne pouvons résoudre. Cf. Murdoch, vol. I, ch. XXXVII, p. 324.

    C’est nous qui avons introduit dans le texte la citation de Rameau. Le ms. original, à cet endroit encore, s’inspirant de cet auteur en le changeant un peu, il valait mieux donner la vraie rédaction. — Au sujet des prisonniers faits par Vetch, nous trouvons le renseignement suivant : « En janvier 1711, Vetch, gouverneur anglais d’Annapolis, fit enlever le curé du lieu, le Père