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La place était assiégée depuis le 24 septembre. La résistance n’avait donc duré que quelques jours, mais elle avait été héroïque. Subercase, en succombant, avait du moins sauvé l’honneur. Seul, avec quelques officiers d’élite, il avait lutté contre le sentiment général qui était pour qu’on rendît le Fort sans coup férir et dès la première sommation. Hélas ! il lui était difficile d’imposer bien longtemps ses volontés quand rien ne pouvait faire espérer le succès, quand, à la disette, au dénuement dont souffrait la garnison, se joignait, chose plus grave encore, un complet délaissement de la part de la Métropole. Dans ces conditions, comment s’opposer aux efforts d’un ennemi pourvu de tout ce qu’il lui fallait en munitions de guerre et en vivres, et pouvant, au besoin, aller se ravitailler ? Cependant Subercase fit contre fortune bon cœur, ranima le courage de ses hommes, et déploya tant d’énergie et d’habileté que les Anglais en furent dans l’admiration. Incapable de tenir plus longtemps, obligé de se rendre, il obtint, grâce à la bravoure qu’il avait montrée, une capitulation honorable dont les termes furent loyalement exécutés par le général Nicholson[1].

    les soldats du général Hill tandis que Nicholson avait concentré au Lac George des forces qui devaient assiéger Montréal. Le plan échoua complètement. Nicholson fut nommé plus tard commandant suprême de toutes les forces anglaises en Amérique, et lieutenant-général. Il avait une grande autorité sur les Indiens des cinq nations. Il occupa la position de gouverneur et commandant-en-chef de la Nouvelle-Écosse du 20 octobre 1712 jusqu’en août 1717, où il fut remplacé par le gouverneur Phillipps. Il visita à nouveau la Nouvelle-Écosse en 1714, sans y demeurer longtemps. En son absence, le commandement fut exercé par les colonels Hobby et Vetch et par Thomas Caulfield, successivement lieutenants-gouverneurs du Fort.

  1. Le traité de capitulation, que nous avons sous les yeux, porte la date du 2 octobre. Cf. Haliburton, History of N.-S. c. II, p. 87. — Garneau, loc. cit., Tome I, liv. VI, p. 471.

    La capitulation comprenait 12 articles. Nicholson a laissé un Journal of the