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« En somme, dit Haliburton, les Acadiens étaient tellement terrorisés que, de vingt-quatre jeunes gens qui s’étaient échappés d’un transport, vingt-deux revinrent d’eux-mêmes se constituer prisonniers, les autres ayant été tués par les sentinelles ; et un de leurs amis, soupçonné d’avoir favorisé leur évasion, fut ramené au rivage pour être témoin de la destruction de sa maison et de ses effets, lesquels furent brûlés en sa présence en punition de sa té-

    tatai qu’un nommé François Hébert qui se trouvait à bord du navire et y embarquait ce jour-là ses effets, en avait été l’auteur ou l’instigateur. Je le fis venir à terre, et le conduisis devant sa propre maison, et là en sa présence je fis brûler sa maison et sa grange. Je donnai ensuite avis à tous les Français que si les fugitifs ne se rendaient pas dans l’intervalle de deux jours, tous les amis des déserteurs subiraient le même sort ; que de plus, je confisquerais tous leurs effets, et que si jamais ces déserteurs tombaient entre les mains des Anglais, il ne leur serait accordé aucun quartier, car tous les habitants français de ces districts s’étaient rendus responsables lorsque la permission fut accordée aux amis de transporter des provisions aux prisonniers à bord et de les visiter. »

    Le 9 octobre, nouvelle entrée au sujet du même incident :

    « 9 octobre. — J’ai fait descendre les hommes qui avaient été embarqués sur les trois premiers transports, afin de permettre à leurs familles de les rejoindre à l’arrivée des autres transports. Le père Landré (François Landry, époux de Marie-Joseph Doucet,) m’a fait des propositions au sujet du retour des déserteurs ; il croit qu’il serait possible de les faire revenir, mais à condition que je signe la promesse qu’ils ne seront pas punis. Je lui répondis que j’avais déjà donné ma parole d’honneur et que je ne fournirais pas d’autres garanties, quelqu’en puisse être le résultat. »

    (Journal P. 1666-7. Arch. Can. (loc. cit. P, 87.)

    Je crois que le texte que donne Richard sans plus de référence : «  If within — days the absent ones wore not delivered, military exécution would be immediately visited upon the next of kin,  » — est simplement la transposition de l’entrée que nous venons de citer sous la date du 8 octobre, et qui se lit comme suit dans l’original : « … gave notice to all the french that in case thèse men did not surrender themselves in two days, I should serve all their frinds in the same maner and not only so would confisticate their household goods and when ever those men should fall into the english hands they would not be admitted to quarter… »