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je me donnerai alors le plaisir d’aller vous voir et de boire à leur bon voyage[1]… »

Les vaisseaux qui devaient apporter les approvisionnements et transporter les captifs se firent longtemps attendre. Murray et Winslow devenaient impatients : les lettres pressantes que ce dernier adressait au commissaire Saul restaient sans réponse[2]. Enfin, un navire chargé d’approvisionnements parût devant Grand-Pré ; mais les vaisseaux sur lesquels on devait embarquer les Acadiens et les convoyeurs n’arrivèrent que longtemps après. Winslow écrivant à un ami d’Halifax, lui rendait ainsi compte de ses impressions :


« Camp de Grand-Pré, 29 septembre 1755.

« … Ces gens méritent, je le sais, encore plus qu’ils ne reçoivent ; cependant il m’est pénible de les entendre pleurer, se lamenter et grincer des dents. J’espère que nos affaires prendront une autre tournure avec l’arrivée des transports, car il me tarde d’en avoir fini avec la pire des besognes que j’aie jamais eue à faire[3] … »


« À M. Archibald Huishelwood, Secrétaire, etc. à Halifax. »


Enfin, après quatre longues semaines, sept vaisseaux firent leur apparition, dont trois furent envoyés à Murray qui ne put en réprimer sa joie :

  1. Journal de Winslow. Ibid. P. 107-8.
  2. Grand-Pré. Sept. 11, 1755. Winslow to Murray… « Long to see Mr. Saul and the fleet. Am tyered with complaints… » — Journal. P. 111.
  3. Journal. Ibid. P. 156-7.