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des recherches le long de quelques rivières assez distantes d’ici, d’où tout le monde n’est pas encore venu… »

A. MURRAY[1]. »


Le lendemain de leur arrestation, les détenus de Grand-Pré supplièrent Winslow de permettre à un certain nombre d’entre eux de visiter leurs familles, pour les avertir de ce qui venait de se passer et les consoler. Après consultation avec ses officiers, Winslow leur accorda cette demande. Mais reproduisons l’entrée de son journal à ce propos[2] :

« Je me rendis ensuite, (après lecture de la proclamation, le 5 septembre,) à mes quartiers. Les habitants français, par l’intermédiaire des plus anciens, exprimèrent leurs regrets d’avoir encouru le mécontentement de Sa Majesté et leurs craintes que la nouvelle de leur emprisonnement allait porter un coup terrible à leurs familles. De plus, se trouvant dans l’impossibilité d’apprendre à leurs parents la triste situation dans laquelle ils se trouvaient, ils me demandèrent de garder un certain nombre d’entre eux comme otages, et de permettre à la plupart de retourner chez eux. Ces derniers s’engageaient à ramener ceux des habitants qui étaient absents lorsque furent lancés les ordres de rassemblement, je leur répondis que je considérerais leur demande et leur communiquerais ma décision.

« J’ai réuni immédiatement mes officiers afin de leur soumettre la demande des prisonniers, et nous décidâmes de leur faire choisir vingt d’entre eux dont ils seraient res-

  1. Journal de Winslow. Coll. of N. S. H. S. III, 97.
  2. Au lieu de 2 ou 3 lignes d’analyse qu’il y a dans le MS. original — fol. 627 — nous donnons tout ce passage si typique. Winslow Journal. Ibid. P. 95-96.