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the crime, notwithstanding certain published correspondence which brings the responsibility close home to the Lords of Trade who from their London Board assumed direct control of Président Lawrence of the Nova Scotia Council. We ordinarily hold a government responsible for the acts of its agents and there would appear to be every reason for charging home upon the Lords of Trade the responsibility for their appointee and for his acts. Dans l’Avant-Propos de notre tome deuxième nous avons cité un extrait du Minneapolis Times, qui conclut dans le même sens. Pour finir, nous donnerons ce passage d’un long article consacré à Acadia par le New York Tribune : « … the reader finds that one of Mr. Richard’s principle « discoveries » is the innocence of the British Government in the affair of the Acadians, The expulsion was wholly a colonial movement. Many pages are devoted to this matter. It would naturally be supposed that this question had never occurred to any previous historian ; but it has long been well known that in this case, as in every other case of that kind, the British Government justly evaded diplomatie responsibility…  » Ces divers extraits montrent bien que Richard n’a persuadé de l’innocence du gouvernement britannique en l’affaire de la Déportation que ceux qui, pour une raison ou pour une autre, étaient d’avance convertis à cette idée, ou encore ceux qui ont accepté de confiance sa thèse, sans prendre la peine de la confronter avec les textes. Mais les esprits indépendants, libres de tout préjugé en l’espèce, qui ont examiné la question de près, n’ont pas manqué de voir que l’auteur, en voulant exonérer le gouvernement britannique, s’était d’abord lancé dans une entreprise risquée, maladroitement chevaleresque, que, pour son malheur, les documents mêmes qu’il citait ruinaient par la base. Il avait eu beau solliciter ces textes et les tirer par les cheveux, leur sens obvie donnait un démenti formel à tous ses commentaires et anéantissait l’effet de ses conclusions. Encore une fois, ce n’est pas là un résultat dont un historien puisse se vanter. Et donc, sa thèse saugrenue, qui était si conforme à son état d’esprit presque inexplicable chez un descendant direct d’un peuple persécuté à mort, et dont il avait, au surplus, emprunté les grandes lignes à Casgrain, Édouard Richard l’avait énoncée dès sa préface ; il y était revenu fréquemment au cours des vingt-neuf premiers chapitres de son ouvrage, parfois sans apporter l’ombre d’une raison propre à la justifier, et parfois — ô merveille d’illogisme ! — à l’occasion d’une pièce officielle qui se retournait contre ses principes. En sorte que le lecteur averti ouvrait de grands yeux et se demandait ce que venaient faire ces éloges intempestifs de la largeur de vues, de la sagesse politique, du libéralisme des hommes d’État anglais, quand les documents cités prouvaient tout le contraire. Mais c’était au chapitre trentième qu’il se réservait de produire la maîtresse-pièce qui, selon lui, allait éclairer d’un jour aveuglant la belle ordonnance de sa construction arbitraire, et l’étayer de telle façon qu’elle s’en irait vers la postérité revêtue de toutes les garanties possibles de solidité et de durée. Ce point d’histoire sortait désormais du domaine des questions discutées et passait au nombre des vérités définitivement acquises à l’esprit