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Avant d’être remarquée par Brown[1], l’usurpation de l’autorité royale l’avait été par l’abbé Le Guerne, au lendemain même de l’enlèvement des Acadiens : « Mr. Lawrence, dit-il, gouverneur de Chibouctou, (Halifax,)… se détermina sans consulter la Cour de Londres d’expayser les Acadiens et de les disperser dans les différentes contrées de la Nouvelle-Angleterre[2]. »

    la déportation fut accomplie avec l’aide des volontaires de la Nouvelle-Angleterre, qui, sous les ordres de « Winslow, avaient achevé la prise de Beauséjour. La part qu’ils ont prise dans cette triste affaire fut celle de soldats qui exécutent des commandements, et par conséquent ils ne méritent aucun blâme. Parkman a-t-il eu des ancêtres parmi ces volontaires, et cela a-t-il eu quelque influence sur lui ? Avec la plupart des hommes, il ne serait même pas question de mentionner un semblable motif ; avec Parkman cela est permis, en l’absence de tout autre motif connu. »

  1. Ce paragraphe est également tiré de Casgrain {loc. sup. cit.,) où il y a, après les mots : l’usurpation de l’autorité royale, — ceci dont s’était rendu coupable le gouverneur Lawrence à l’insu du cabinet de Londres.
  2. Voici le texte exact de Le Guerne : « … Enfin Mr. Lawrence gouverneur de Chibouctou qui tenait conseil avec l’admirai de la flote anglaise, voyant qu’il ne pouvoit obliger l’acadien à prendre le serment, se détermina vers le commencement août sans consulter la Cour de Londres, à la sollicitation surtout de Mrs. Moneton et Scott à exécuter l’ancien plan des anglois, qui était d’expayser les Acadiens et de les disperser dans les différentes contrées de la nouvelle Angleterre comme il a fait depuis. »

    (Lettre de M, l’abbê Le Guerne, missionnaire de l’Acadie, trouvée récemment dans les Archives de la Cure de N.-D. de Québec et publiée par M. C. O. Gagnon, ptre de l’Arch. de Québec. (Québec. A. Côté. 1889.)

    P. 36. Cf. au sujet de cette Lettre, Acadie, T. II, ch.
    XXVII. P, 349, note 31. — Nous donnons dans nos appendices l’autre Lettre de Le Guerne en date du 30 mars 1756.)

    Richard, qui a emprunté à Casgrain cet extrait de Le Guerne, a mis en un haut relief ces mots qui pourtant ne veulent pas dire grand’chose, après tout ce que nous savons : sans consulter la Cour de Londres, — retranchant d’autre