Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/62

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’autre se disait : « Supprimons-le ! Mettons la lumière sous le boisseau ! Ce cri : « Le gouvernement du moins innocent ! » témoigne plus éloquemment de la droiture et du caractère de Brown que ne feraient des volumes. Il avait cru jusque-là que le Cabinet de Londres avait ordonner la déportation. Néanmoins sa conviction qu’elle était une iniquité n’en avait pas été ébranlée. Et maintenant, il voyait qu’il restait des coupables, mais du moins ces coupables n’étaient pas le Gouvernement de la Métropole. Il comprenait que, si l’historien qui se respecte peut à la rigueur donner à son pays le bénéfice du doute, il est d’autre part strictement tenu en conscience d’exposer les faits tels qu’ils existent, quels que répugnants qu’ils soient.

Vérité pénible ! cependant je la préfère à une agréable erreur.
Car la vérité guérit souvent les blessures qu’elle fait[1] ».

Un peu plus loin, Brown fait cette autre observation : « Les Lords du Commerce extrêmement sur leur garde. Aucun blâme ne leur est imputable concernant la chose[2]. »

Il n’est pas étonnant que Parkman ait gardé un silence absolu sur le manuscrit de Brown, puisqu’il y trouvait, du commencement à la fin, la condamnation de tout ce qu’il a écrit sur la déportation. Pichon faisait beaucoup mieux son affaire[3].

  1. Painful truth ! Y et I prefer her to pleasant error,

    For truth will heal the pain she may oft inflict. — Dans le MS. original — fol. 621 — en marge de ce distique, il y a la note suivante écrite au crayon :
    Est-ce de la poésie ? Que c’en soit ou non, ces deux lignes ne se trouvent pas
    dans l’édition anglaise (Cf. II, 107.)

  2. Que le lecteur veuille bien se reporter à note 47.
  3. L’édition anglaise (II, p. 108) a ici un renvoi auquel rien ne correspond dans le MS. original — fol, 622. Nous traduisons cette note : « Nous savons que