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les habitants qui n’avaient pas été embarqués. Du 13 novembre au 12 décembre, celui-ci a dû expulser 150 personnes, bien qu’il n’en fasse pas mention dans ses lettres à Winslow. Il peut se faire que ce dernier ait égaré ou perdu les lettres d’Osgood, ce qui expliquerait pourquoi ce fait n’est pas indiqué dans son journal. Il est dit dans deux autres lettres que le 13 décembre la goélette Dove, capitaine Samuel Forbes, partit du bassin des Mines pour le Connecticut avec 114 personnes et que le brigantin Swallow, capitaine William Hayes, prit la route de Boston le même jour avec 236 personnes. Le 20 décembre, la goélete The Race Horse, capitaine John Banks, partit pour Boston avec 120 personnes et, le même jour, la goélette Ranger, capitaine Nathan Munrow, partit pour la Virginie avec 112 Acadiens. Il s’ensuit que 582 Acadiens furent déportés par Osgood sur ces quatre transports, et que pour atteindre le chiffre 732 fourni par Winslow, il faut supposer que 150 ont été déportés avant le 12 décembre. Pendant le cours du même mois, 50 délégués acadiens, détenus à Halifax depuis le mois de juillet, furent déportés à la Caroline du Nord sur la goélette Providence, capitaine Samuel Barrow.

Dans le journal de John Thomas, résidant à Chignictou, chirurgien du bataillon de Winslow, il est fait mention de ce qui suit :

« 21 août. — Le Syren, capitaine Proba, (Proby), est arrivé d’Halifax avec sept transports sous son escorte, pour déporter les habitants français.

« 1er  octobre. — Nuit obscure et orageuse. Quatre-vingt-six prisonniers français se sont frayé une issue en creusant sous le mur du fort Lawrence et se sont évadés en trompant la vigilance de la sentinelle.

« 9 octobre. — Le capitaine Rousse (Rous) est arrivé ici d’Halifax pour hâter le départ de la flotte avec les prisonniers.

« 11 octobre. — Le dernier contingent de prisonniers français a été embarqué sur les vaisseaux pour être déporté de la province.

« 13 octobre. — Une flotte de 10 vaisseaux, sous le commandement du capitaine Rousse (Rous), est partie ce matin avec 960 prisonniers français pour la Caroline du Sud et la Géorgie. »

L’extrait suivant du journal historique de John Kiox, vol. i, pp. 84 et 85, concernant Port-Royal ou district d’Annapolis, me paraît intéressant :

« Je n’ai jamais pu savoir le nombre exact de combattants que pouvaient fournir ces familles (celles d’Annapolis) ou celles des autres endroits de la province. Néanmoins, j’ai réussi à me procurer une liste indiquant le nombre d’hommes, de femmes et d’enfants déportés sur le continent au commencement de la guerre et les endroits qui leur ont été assignés, etc. J’ai aussi obtenu une liste indiquant les noms des vaisseaux, leur tonnage et pour combien de jours ils avaient été approvisionnés, ainsi que le nombre d’habitants français qui furent déportés d’ici (Annapolis) et leur destination. Je connais les noms de ceux qui ont pris la fuite ou qui s’étaient retirés dans les bois mais je ne crois pas qu’il soit important de les mentionner. »