Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/450

Cette page a été validée par deux contributeurs.
[ 438 ]

Le chiffre 900 donné par le Maryland Gazette n’est pas exact, car il arriva 493 déportés sur Le Ranger et Le Dolphin et 420 du district de la Grand-Prée, dont 242 sur la goélette Elizabeth et 178 sur la goélette Léopard, formant un total de 913.

Dans les archives coloniales de la province de Pennsylvanie, je trouve ce qui suit dans les procès-verbaux d’une séance du Conseil tenue à Philadelphie le 8 décembre 1755 : « Après avoir débarqué les Français neutres de la Nouvelle-Écosse à proximité de l’hôpital des pestiférés, les capitaines des vaisseaux nolisés par Lawrence, demandèrent leur décharge et elle fut accordée le jour même à ceux qui étaient munis de la formule requise de reçu imprimé :


« Transportés à Philadelphie par le sloop Hannah, capitaine Richard Adams, cent trente-sept personnes d’origine française de la Nouvelle-Écosse ;

« Par le sloop Three Friends, capitaine James Carlyle, cent cinquante-six personnes d’origine française ;

« Par le sloop Swan, capitaine Jonathan Loviett, cent soixante et une personnes d’origine française. Total, 454 personnes.


Dans les archives de la Pennsylvanie, vol. ii, p. 581, se trouve la lettre suivante du gouverneur Dinwiddie de la Virginie, au gouverneur de la Pennsylvanie, datée de Williamsbourg le 21 février 1756 :


« Monsieur,


« Il nous a été envoyé de la Nouvelle-Écosse, 1140 neutres qui causent beaucoup d’embarras à la population. Nous les avons accueillis et le Conseil et moi avons donné ordre qu’il soit pourvu à leurs besoins, mais il me paraît bien incertain que la Législature prenne des mesures à leur égard. J’ai raison de me plaindre de la conduite du gouverneur Lawrence qui aurait dû nous avertir de l’arrivée de ces gens, afin de nous permettre de prendre des dispositions à ce sujet.

« Je vous prie de me faire connaître ce que votre Législature a décidé à cet égard ; ce renseignement nous sera utile.

« Robt. Dinwiddie. »


Il paraît que la Législature de la Virginie refusa de prendre des mesures à l’égard des Acadiens déportés dans cette province, puisqu’ils furent rembarqués sur des vaisseaux et transportés en Angleterre, comme l’indique l’extrait ci-après d’une lettre des lords du Commerce au gouverneur Lawrence, datée de Whitehall, 8 juillet 1756, savoir : « Bien que par votre lettre vous nous ayez fait savoir que les provinces avaient accueilli les Acadiens qui y ont été envoyés, nous devons vous informer que plusieurs centaines de ces gens ont été transportés ici de la Virginie, et plusieurs de la Caroline du Sud, et que Sa