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qu’il est possible de découvrir avec le temps, et qui serait une acquisition très précieuse puisqu’on y trouverait non seulement les noms des parents mais ceux des enfants et leurs âges. En outre, il ferait suite aux recensements de 1671, 1686 et 1693 dont il existe des copies au bureau des archives du Dominion depuis 1904. Il se trouve aussi à cet endroit des copies des recensements faits à Port-Royal et à Beaubassin en 1698, 1700 et 1701.

À l’arrivée de Grandfontaine à Port-Royal, cet endroit et Pentagouët étaient les deux principaux établissements de l’Acadie. Il en existait deux autres moins importants à Pobomkou, qu’on appelle à tort cap de Sable, et à la rivière Saint-Jean. Peu de temps après, de nouveaux établissements furent formés à Beaubassin ou Chignictou et aux Mines. Ce dernier endroit est mieux connu sous le nom de la Grand-Prée.

Au commencement du dix-huitième siècle d’autres établissements se formèrent à la rivière aux Canards, à Piziquid, à Chipoudy, à Petkoudiack, et ensuite à Memeramcouk et à Tintamarre. Les quatre derniers se trouvaient dans les limites des comtés appelés aujourd’hui Westmorland et Albert au Nouveau-Brunswick.

À une certaine époque, le district de Port-Royal ou Annapolis Royal possédait deux églises, celle de la ville dédiée à Saint-Jean Baptiste et une autre située à dix milles de cette dernière.

L’église de la Grand-Prée fut dédiée sous le vocable de Saint-Charles ; celle de la rivière aux Canards, sous le vocable de Saint-Joseph et celle de Cobequid sous le vocable de Saint-Pierre et Saint-Paul. Le district de Piziquid comptait deux églises, celles de l’Assomption et de la Sainte-Famille. Sainte-Anne fut choisie pour patronne du district de Beaubassin.

Les registres de ces différentes églises rendraient facile la tâche de dresser la généalogie des familles acadiennes à partir de 1632 jusqu’à 1755, mais malheureusement il ne s’en trouve que quelques-uns dans le pays. En fait, jusqu’à présent, deux volumes seulement des registres de l’église Saint-Jean Baptiste de Port-Royal ont été découverts ; ils commencent avec l’année 1702 pour se terminer en 1755. Les originaux sont à Halifax et depuis 1882 il s’en trouve une copie au bureau des archives du Dominion.

À l’époque de leur expulsion, les Acadiens emportèrent à la Louisiane les registres de l’église Saint-Charles de la Grand-Prée qui formaient cinq volumes commençant en 1687 et se terminant en 1755. Ils furent confiés au curé de la paroisse Saint-Gabriel d’Iberville qui ne paraît pas en avoir pris grand soin. Dans l’automne de 1893, une inondation du presbytère de Saint-Gabriel détruisit entièrement deux volumes de ces registres et une partie des autres. Deux ans après, Sa Grandeur feu Mgr  O’Brien, archevêque d’Halifax, fit copier ce qui restait et au printemps de 1899 je fus chargé d’en faire un duplicata pour le bureau des archives du Dominion. Ces registres commencent en 1707 pour se terminer en 1748. Il y manque plusieurs baptêmes, mariages et sépultures.

Il y a quelques mois, l’archiviste a découvert à la Louisiane plusieurs re-