Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/44

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Comme les trois prêtres français, Messieurs Chauvreulx, Daudin et Lemaire n’étaient plus d’aucune utilité dans la province après la déportation des habitants français, l’amiral Boscawen a eu la bonté de les prendre à bord de sa flotte et de les conduire en Angleterre[1]. Dans le passage de ma lettre concernant les habitants français, j’ai omis de mentionner à vos Seigneuries que j’avais écrit une circulaire aux gouverneurs des Provinces où ces habitants sont destinés, et que j’avais donné l’ordre que cette circulaire fut remise à chacun des capitaines de navires emmenant les déportés[2]. Dans cette lettre, j’ai mis en lumière

    building supplies, etc. for N. S. for 1756. (H. 313. B. T. N. S., vol. 15). Estimates for other expenses. L’autre porte : Had submitted the question of a House of Représentatives to Chief of Justice, who would report direct. (H. 316.)

  1. Cf. notre tome II, ch. XXVII, notes 31 et 44, et dans le texte, la lettre de Daudin. Voici ce que je relève à ce sujet dans Généalogie des familles acadiennes avec documents. (Arch. Can. 1905. App. A. P. VII.) : « Le presbytère de la Grand-Prée était vacant depuis le 4 août, car ce jour-là, le curé de la paroisse, l’abbé Chauvreulx avait été arrêté et envoyé au fort Edouard. Le 6 du même mois, l’abbé Daudin, curé d’Annapolis, fut aussi arrêté au moment où il terminait la messe, et envoyé au même endroit. Quant à l’abbé Lemaire, curé de la paroisse Saint-Joseph de la rivière aux Canards, il se livra lui-même à Murray le 10 août. Ces trois prêtres (il n’y en avait pas à Piziquid depuis le mois de novembre 1754,) furent envoyés à Halifax où ils furent incarcérés. Au mois d’octobre de la même année, ils turent embarqués sur le vaisseau du vice-amiral Boscawen et transportés à Portsmouth, où ils arrivèrent au commencement de décembre. Ils nolisèrent une petite embarcation à cet endroit et partirent pour Saint-Malo où ils arrivèrent le 8 décembre, jour où la flotte d’Annapolis mettait à la voile avec sa cargaison humaine de 1664 Acadiens. »
  2. En vérité, rien n’a manqué de la part de Lawrence, pour que la situation faite aux Acadiens fût abominable. Se préparant à les déporter, il n’a même pas pris la précaution si élémentaire de leur assurer du moins un refuge quelque part, de s’entendre à l’avance avec les gouverneurs des diverses provinces royales pour savoir s’ils recevraient ou non dans leurs domaines ces proscrits. Non. Il fait embarquer les Acadiens sur des bateaux qui ne changeront pas