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une demi-heure d’avis. Cette imposition, ils l’avaient subie l’année précédente, apparemment sans résistance, et on l’exigeait encore cette année. En faut-il davantage pour démontrer que toutes les appréhensions de Belcher et de son Conseil n’étaient que de honteux prétextes, dont la source était la crainte de mettre en péril les octrois qu’ils s’étaient votés ? Et dire que ces Acadiens étaient assez pervers pour ne pas apprécier « the lenity and the sweet of the English rule » !

Le volume des Archives ne produit aucune lettre de Belcher faisant voir qu’après son quadruple insuccès auprès de Amherst, il se soit adressé aux Lords du commerce, mais l’extrait suivant d’une lettre de ces derniers en fournit la preuve :


Whitehall, 23 juin 1761.


« Le nombre d’Acadiens qui se sont rassemblés en différentes parties de la Province, et leurs dispositions hostiles, nous paraissent d’assez mauvais augure dans l’état présent de la province, mais comme il n’est pas du ressort de notre département de donner des directions en une pareille matière, nous vous référons au Secrétaire d’État de Sa Majesté, à qui nous avons transmis copies de vos lettres sur ce sujet, ainsi que les pièces qui les accompagnaient[1]. »

Il nous faut juger de la question par ce court extrait, puisque, de cette lettre importante, c’est tout ce que nous livre le compilateur des archives. Mais, pour le point qui nous occupe, c’est suffisamment clair ; les documents et les

  1. N. S. D. p. 320.