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« Monsieur,

« Votre dépêche du 25 février m’est parvenue hier soir ; je n’ai rien de plus à cœur que l’avantage et la sécurité de la Province de la Nouvelle-Ecosse ; si la déportation de ceux des Acadiens qui résident encore dans ses limites pouvait être utile à cet égard, je serais le premier à conseiller leur expulsion ; mais comme dans les circonstances nouvelles où se trouve cette riche et florissante province, je ne vois pas qu’elle ait rien à redouter de la part des Acadiens, et qu’au contraire il me semble qu’elle peut bénéficier beaucoup de leur travail, alors j’incline à penser qu’il vaut mieux les garder dans la Province, en leur imposant des règlements et restrictions appropriés[1]. »

Non satisfait d’avoir envoyé à Amherst la résolution de son Conseil, Belcher lui avait adressé deux nouvelles lettres sur le même sujet, avant d’avoir reçu la réponse que nous venons de citer. L’une est du 11 mars et l’autre du 19. Ces deux lettres ne sont pas au volume des Archives, mais la réponse nous fait voir qu’il s’agissait encore de la permission de déporter les Acadiens. Amherst y répond ainsi le 15 avril[2]… « Je me permets de différer d’opinion avec vous au sujet de l’insuffisance des troupes dans votre Province. Celles qui sont destinées à y demeurer sont en nombre plus que suffisant dans les circonstances présentes, car

  1. N. S. D. p. 326. À la suite de cette citation, l’édit. anglaise (II, 294,) a cinq lignes de réflexions qui ne sont pas dans le MS. original.
  2. Dans le N. S. D. il n’y a pas de lettre d’Amherst au 15 avril. Il y en a une du 28 (P. 328). Murdoch (II, 402) mentionne cette lettre du 15 avril.