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Le motif est assez clair. On ne pouvait s’attendre que, dans une résolution de cette nature, il serait question de ces terres au point de vue de la sécurité des octrois que les conseillers se faisaient ; il leur fallait couvrir leur pensée du voile de l’intérêt public, mais au fond c’était bien leurs propres intérêts qu’ils avaient en vue de sauvegarder. C’est ainsi que procèdent les grands coquins.

Cependant, pour déporter toute cette population, il fallait le consentement des autorités, c’est-à-dire qu’il pouvait être dangereux d’agir sans cette autorisation. L’Angleterre avait déjà reçu sa part de proscrits ; les Provinces de la Nouvelle-Angleterre croyaient avoir reçu plus que la leur. Qu’allait-on faire ?

Le 20 février 1761, Belcher, qui remplaçait Lawrence décédé, soumettait à son Conseil une lettre du Général Amlierst, dans laquelle celui-ci recommandait « que les Acadiens continuassent de demeurer dans la Province ». « Mais le Conseil ayant délibéré là-dessus, a été unanimement d’opinion que les dits Acadiens Français ne peuvent, ni en vertu de l’ordre Royal sus-mentionné, ni en vertu de la loi provinciale également invoquée, avoir la permission de rester dans la Province ; et le Conseil émet le vœu que son avis sur la question soit soumis en tout respect à la considération de son Excellence le général Amherst[1]. »

Amherst répondit dans les termes suivants à cette Résolution du Conseil :

  1. N. S. D. P. 314-15.