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CHAPITRE QUARANTIÈME[1]



Sort d’un parti de 200 Acadiens venus de Québec. — Les Acadiens de la côte du Golfe envoient des délégués au colonel Frye. — Leur soumission et le sort qui leur fut fait. — Le Compilateur. — Nouvelles persécutions. — Motifs allégués par les autorités locales. — Administration de Belcher, 1761-1763. — Le général Amherst refuse à quatre reprises de lui permettre de déporter les Acadiens. — Il s’adresse aux Lords du Commerce et se heurte à un refus. — Sans en avoir reçu l’autorisation, Belcher déporte les Acadiens à Boston. — L’on ne veut pas les y laisser débarquer, et ils sont ramenés à Halifax. — Le Cabinet de Londres envoie plusieurs lettres de blâme. — Belcher est remplacé par le colonel Montague Wilmot. — Le Compilateur.


Immédiatement après la prise de Québec, deux cents Acadiens, qui s’y étaient réfugiés, s’adressèrent aux autorités pour prêter le serment d’allégeance et en obtenir la permission de retourner s’établir sur leurs anciennes propriétés. Le serment prêté, le juge Cramahé leur délivra un certificat signé de sa main, par lequel il attestait que ces gens avaient prêté le serment, et qu’en conséquence le Brigadier-Général Monckton leur avait permis de retourner sur leurs terres ou d’aller se fixer sur la Rivière St-Jean. Munis de ce certificat, ils se mirent donc en route avec leurs familles. L’entreprise était pénible à l’extrême : ils avaient à faire un trajet de 800 milles, dont 600 à tra-

  1. Dans le MS. original — fol. 817 — le texte se continue sans indication de chapitre ni sommaire. Pour l’un et l’autre nous nous guidons d’après l’édition anglaise.