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CHAPITRE TRENTE-ET-HUITIÈME



Les Acadiens à Boston ; dans la Virginie. — Ces derniers ne sont pas autorisés à mettre pied à terre ; ils sont envoyés en Angleterre. — Effrayante mortalité. — Un des navires à destination de Philadelphie périt en mer, — Deux autres sont poussés par la tempête sur l’Île Saint-Domingue. — Un quatrième passe aux mains des Acadiens qu’il conduisait en exil et revient s’échouer à la Rivière Saint-Jean. — Habitants du cap Sable attaqués.


Lawrence avait sans doute espéré que la population de Boston et du Massachusetts, dont les intérêts étaient, sur beaucoup de points, identiques à ceux de la Nouvelle-Écosse, et dont les fils avaient concouru à l’exécution de la sentence d’expulsion prononcée contre les Acadiens, s’empresserait de favoriser ses projets. Là comme ailleurs, cependant, l’arrivée des exilés provoqua des objections sérieuses. Pendant plusieurs jours, la flotte resta en rade avec sa cargaison humaine, attendant le résultat des délibérations des autorités à son sujet.

« Ici, comme à Philadelphie, dit Philip H. Smith, un catholique romain était regardé comme l’un des pires ennemis de la société. Il y avait apparence également que ces réfugiés seraient un fardeau pour le public, et il se passa quelque temps avant que les autorités se décidassent à permettre le débarquement d’un millier de ces malheureux. Les souffrances des captifs à bord des vaisseaux furent, dit-on, effroyables. Hutchinson, qui fut plus tard gouverneur du Massachusetts, étant allé les visiter, a laissé le récit d’un