Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/264

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Si l’on essaie de faire un débarquement ici, (Elizabethtown,) je pense que je dois au roi et au peuple confié à mes soins de faire tout mon possible pour l’empêcher[1]. »

Smith, après avoir cité d’autres exemple^ montrant toute l’étendue des préjugés qui régnaient à cette époque, ajoute : « Si tous ces récits n’étaient pleinement appuyés sur des preuves incontestables, l’on aurait peine à y ajouter foi, tant ils sonnent étrangement, depuis que les préjugés nationaux et l’intolérance religieuse se sont dissipés devant la lumière de la science et grâce à la bienfaisante influence de l’Évangile[2]. »

Le 24 novembre, le gouverneur Morris adressa un message à la chambre des Représentants de l’État, déclarant qu’il ne croyait pas prudent de permettre le débarquement des exilés, mais qu’il avait donné des ordres pour en laisser descendre quelques-uns sur l’île Province, attendu qu’une maladie contagieuse s’était déclarée à bord de l’un des bateaux[3].

Que pouvaient espérer ces malheureux d’une population fanatisée à ce point ? « Quelques citoyens de Philadelphie n’eurent pas honte de proposer de les mettre en vente comme esclaves ; les Acadiens se révoltèrent avec toute la fierté et l’indignation de leur sang français et protestèrent par des requêtes contre ce criminel projet qui n’eût pas de

  1. Dans le MS. original — fol. 754 — ce document, ainsi que le précédent, est donné en anglais d’après Smith. À la fin du précédent, Richard a mis (« Trad. française dans Casgrain, p. 167-8 ».) Nous avons, en effet, recouru au Pèlerinage pour le texte français. Cf. Penna. Archives, 574.
  2. Op. land. P. 230.
  3. Pèlerinage… P. 171.