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conditions qui leur seront laites et qui seront de nature à les encourager à aller s’établir là-bas[1] … »

Cette réponse contient toutes les raisons pour lesquelles Lawrence ne put, pendant quatre ans, établir des colons sur les terres évacuées par les Acadiens. En la mettant sous les yeux du lecteur, nous savons que nous n’apprenons rien à Parkman. Ainsi que le disait Shirley, il fallait d’abord faire connaître les termes auxquels on permettrait l’occupation de ces terres. Pour des hommes pratiques, comme l’étaient ceux à qui Lawrence s’adressait, cette question avait son importance. Si les conseillers de Lawrence s’étaient déjà octroyés ces quelques 20,000 acres dont il a été question plus haut, il est à présumer qu’ils n’entendaient pas concéder leurs terres gratuitement.

Est-il exact, du moins, comme le dit Parkman, que ces terres ne furent pas occupées par des colons américains, mais par des colons venus d’Angleterre, of British stock[2] ? Cela est si peu exact que c’est à peu près faux. Il vint certainement plus tard des colons anglais, irlandais, écossais ; mais ceux qui s’établirent les premiers sur ces terres en 1759-60-61 et 62 venaient pour le très grand nombre de la Nouvelle-Angleterre. Lawrence, qui ne pouvait leur offrir ces institutions représentatives auxquelles Shirley disait

  1. Le MS. original — fol. 740 S — donne la référence exacte : Archives de la Nouvelle-Écosse. P. 421. — Cette lettre est de février — s-d — 1756.
  2. Le MS. original — fol. 740 T — porte la note marginale suivante au crayon, et de la main du traducteur : « 0f British Stock peut se dire de tous les Américains, qui étaient, surtout alors, de race Britannique ; c’est peut-être ce que Parkman voulait dire. »

    Nous ne le croyons pas ; le sens obvie de ces mots signifie une directe émigration d’Angleterre.