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nable tromperie, — l’histoire n’en parle pas[1]. « Dans le MS. de Brown, se trouve un Mémoire préparé par M. Fraser, de Miramichi, auquel Brown s’était adressé pour avoir des renseignements sur les Acadiens fixés à cet endroit. Nous en extrayons le passage qui suit : « Michel Bask et son frère Pierre O Bask, accompagnés de douze autres, ont voyagé à travers les bois depuis la Caroline, d’aucuns disent depuis la Nouvelle-Orléans, jusqu’à la source du fleuve Saint-Laurent : de là, ils sont venus en canot jusqu’à Cumberland[2] visiter les parents de leurs femmes et revoir leur sol natal. Les deux Basks (sic) vivent dans le voisinage de Miramichi… La plus grande injustice que (les Acadiens) croient que les Anglais aient commise, consiste en ce que les déportés de Cumberland et des Mines[3] n’eurent pas la liberté de choisir le lieu de leur exil ; en ce que les femmes et les enfants de plusieurs d’entre eux n’eurent pas la permission de s’embarquer sur les mêmes vaisseaux qui portaient leurs maris et leurs parents, mais furent mis à bord d’autres navires à destination de colonies différentes ; par quoi bien des familles se trouvèrent démembrées et n’ont pas réussi à se rejoindre jusqu’aujourd’hui. Les habitants d’Annapolis estiment bien dur de n’avoir pas eu le privilège de vendre leurs bestiaux et autres biens meubles, avant d’être déportés. » Et Brown ajoute cette note de sa propre main : « Ces traditions ont été recueillies à ma demande, à Miramichi et dans le voisinage de Chignecto, par M. Fraser, juge de district de la province du Nouveau-Brunswick, et

  1. The Neutral Franch. ch. V. P. 120.
  2. Le MS. original — fol. 740 F. porte : Shédine.
  3. Le MS. original — ibid. porte : Grand-Pré.