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et vos objets de ménage, et que vous allez être vous-mêmes transportés hors de cette province.

« Ainsi ce sont les ordres péremptoires de Sa Majesté que tous les habitants français de ces districts soient déportés ; en vertu d’une faveur de Sa Majesté, j’ai la permission de vous accorder la liberté de prendre votre argent, et autant de vos effets que vous pourrez en emporter sans encombrer les vaisseaux à bord desquels vous allez être mis. Je ferai tout en mon pouvoir pour que ces effets vous soient assurés et pour que vous ne soyez pas molestés en les emportant, et aussi pour que les membres de la même famille soient embarqués sur les mêmes navires, en sorte que cette déportation qui, j’en ai la conscience, va vous causer beaucoup d’ennuis, s’accomplisse aussi facilement que le service de Sa Majesté peut le permettre. Et j’espère que dans quelque partie du monde où vous tombiez, vous serez des sujets fidèles, un peuple paisible et heureux.

« Je dois aussi vous informer que c’est le plaisir de Sa Majesté que vous soyez retenus sous la surveillance et la direction des troupes que j’ai l’honneur de commander. » Et Winslow termina sa harangue en déclarant qu’ils étaient prisonniers du roi[1].

  1. « … and then declared them the King’s prisoners, and gave out the following déclaration :

    Grand Pré, Sept. 5, 1755,

    All officers and soldiers and sea men employed in his Majesty’s service as well as all his subjects of what dénomination soever, are hereby notifyed that all cattle, vizt : Horses, home cattle, Sheep, goats, hoggs and poultry of every kind, that was this day soposed to be vested in the French inhabitants of this province are become forfitted to His Majesty whose property they now are and every person of what dénomination soever is to take care not to hurt kill