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suivre à travers ses voies tortueuses. L’écrivain qui descend à de si petits moyens, et qui, pour arriver à son but, se condamne à un travail de taupe, n’est guère capable de s’élever, avec son esprit et son cœur, aux hautes régions de la pensée. Il ne nous semble pas que ce soit cesser d’être bienveillant que de travailler à démasquer la fourberie pour faire triompher la vérité. L’œuvre est utile et nécessaire, et nous n’avons voulu que signaler les méthodes de cet écrivain afin d’aider ceux qui pourraient être tentés de pousser plus loin leurs investigations. Pour nous, nous nous en tenons aux quatre-vingt-dix pages qui se rapportent au sujet que nous traitons, et encore ne prenons-nous que le dessus du panier. Comme ceci ne comprend au plus que la trentième partie de ce que Parkman a écrit, on voit par là la quantité de Pichonneries qu’il resterait à dévoiler ; car celui qui a recours à des moyens pareils à ceux que nous avons signalés ne manque pas d’y revenir chaque fois qu’il en a l’occasion. En cette voie, il n’y a que le premier pas qui coûte[1].

Not remarkable for cleanliness, dit Parkman des Acadiens, « ils ne se distinguaient pas par la propreté ». L’historien nous fait l’effet d’un aveugle qui se prononce sur les couleurs. Et nous qui pensions que les Acadiens étaient au contraire remarquables par leur propreté ! Nous avons eu bien d’autres occasions que Parkman d’en juger : malgré cela, nous aurions été loin de nous aventurer dans ces géné-

  1. Le paragraphe suivant, par lequel l’on revient au fol. 718 est marqué d’un trait au crayon à la marge et annoté comme suit : « J’ai modifié ceci parce que vous ne donnez pas de preuves. » Ceci est une remarque du traducteur ; et il y a sensiblement de différence entre ce que porte ici le MS. original et la version anglaise (II, 191.) Nous nous en tenons au MS.