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veuille bien le remarquer, le registre de la correspondance du gouverneur existait encore, mais les lettres couvrant cette période avaient été détachées et enlevées. N’a-t-on pas là la preuve tangible qu’il y a eu soustraction de documents pour une raison qu’Haliburton, avec beaucoup de vérité, attribuait à la honte ? Et cette lettre des Lords du Commerce à Belcher, lettre si importante, si fatale à la cause de ceux qui, comme Parkman, s’efforcent de laver Lawrence et ses complices de l’ignominie de leurs actes, où était-elle ? Elle se trouvait encore aux Archives en 1789 ; elle n’y était plus en 1820 ; rameau ne la vit pas en 1859 lorsqu’il faisait ses recherches ; elle n’y était pas en 1865, quand Beamish Murdoch écrivait son Histoire, car nous avons trop confiance en l’honorabilité de cet écrivain pour lui faire l’injure de croire qu’il l’eût passée sous silence, si elle se fût trouvée aux Archives. Et le compilateur de ces Archives n’a-t-il pas été obligé de recourir aux Colonial Records de Londres pour combler les lacunes qui existaient dans celles d’HalifaxI Et pourquoi, après avoir dépouillé ces Colonial Records, n’a-t-il pas accordé dans son volume une petite place à cette lettre importante des Lords du Commerce à Belcher, en date du 3 mars 1761 ? Pouvait-il prétendre que, par une étrange coïncidence, cette lettre, disparue à Halifax, s’était également évanouie à Londres ? Mais alors, c’est que le complot qui a présidé à cette disparition avait ses ramifications jusque dans la capitale ? Non, cela n’est possible ! Dis-


    voyé de dépêches aux Lords du Commerce entre ces deux dates, ou bien les dépêches de Lawrence n’ont pas été entrées dans le dit registre. La deuxième alternative doit être la vraie. Rien par contre n’autorise peut-être à conclure, comme dans le texte de Richard, que ces dépêches ont été entrées par la suite.