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merce, entre le 24 décembre 1754 et le 5 août 1756, si ce n’est un banal accusé de réception touchant des provisions. Les détails de cette affaire semblent avoir été soigneusement gardés secrets, encore qu’il ne soit pas facile de voir pourquoi, à moins que les auteurs de cette entreprise n’en aient eu honte, ainsi qu’en vérité ils auraient dû[1]. »

Haliburton était juge-en-chef de la province de la Nouvelle-Écosse, l’auteur célèbre de Sam Slick ; il était l’une des plus grandes et des plus nobles figures de cette petite province, si remarquable par le nombre d’hommes distingués qu’elle a donnés au pays. Neuf ans plus tôt, en 1820, il avait fait entendre, dans la chambre d’Assemblée de la Nouvelle-Écosse, ce cri d’indignation : « Les Archives d’Halifax ressemblent à un mystère que l’on cherche à cacher, et par le peu que l’on en connaît, il y a lieu de croire que des papiers importants de diverses époques ont disparu en tout ou en partie[2]. »

  1. Arch.. IV. P. 196. Note au bas de la page. — La citation suivante est tirée de Rameau (II, XIV. P. 163.) Rameau ne dit pas cependant que c’est dans la Chambre d’Assemblée qu’Haliburton a fait entendre ce cri d’indignation. Il nous semble au contraire, à nous, que ces mots que Rameau prête à Haliburton sont simplement la transposition du passage que nous venons de citer, lequel n’est pas tiré d’un discours d’Haliburton, mais d’une note marginale de son Historical and Statistical Account of Nova Scotia.
  2. Le MS. original — feuillet adjoint au fol. 668 — contient la note suivante, tirée de Un Pèlerinage… (III. 37 et seq.) : « Rameau, qui consulta les Archives de a Nouvelle-Écosse en 1860, alors que le volume des archives était en préparation, écrivait ce qui suit à Casgrain : » J’arrivai en septembre à Halifax ; mon ami M. Murdoch m’obtint la permission de consulter les archives du gouvernement, et on m’assigna un rendez-vous pour le lendemain. Je me présentai à l’heure dite ; on me montra sur une table un certain nombre de registres et de volumes ; mais on me prévint qu’il m’était interdit d’en prendre aucune copie ni extrait. En conséquence, je ne devais avoir ni plume, ni papier, ni crayon. On me plaça près d’une table qui était au milieu d’une salle dans