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de l’argent, d’où pas l’ombre d’un bénéfice ne résulte pour elle ;

« Une grande quantité de bestiaux confisqués aux français (french cattle,) a été distribuée à des favoris, et particulièrement à des papistes irlandais (Irish papists,) tandis que les pauvres habitants protestants ne pouvaient pas même avoir une vache pour leur famille.

« Il a été pris aux français pour une somme considérable, 20, 000 livres au moins, de bestiaux, cochons, rhum, mêlasse, etc. Une enquête devrait être faite au sujet de ce que tout cela est devenu, la population n’en ayant pas tiré le moindre bénéfice[1] »

Les archives ne nous montrent qu’un seul exemple d’un emploi légitime de tout ce bétail, lorsque Lawrence permit à certains des habitants de Lunenbourg d’aller en chercher quelques têtes. Le nombre en est évalué de soixante à cent. Dans une de ses lettres aux Lords du Commerce, Lawrence, très probablement pour se ménager une sortie, disait qu’il donnerait ces bestiaux à ceux des colons anglais qui pourraient les hiverner, comme si le reste ne pouvait être autrement sauvé de la destruction[2]. Il en avait donné juste assez pour s’ouvrir une défense de ce côté-là, le cas échéant. C’étaient là, assurément, des paroles prévoyantes.

La première des requêtes que nous venons de citer fait

  1. Can. Fr. Doc. in. II, p. 90. Pièce LXXVI. — On n’en donne pas plus long. Cf. Can. Arch. (1894) 1758. January 27. London. Freeholders of Halifax, by Ferdinand John Paris, stating their grievances. Enclosed. Statement of facts.
  2. Gov. Lawrence to Lords of Trade. Halifax, Oct. 18, 1755 : « … In order to save as many of the French cattle as possible, I have given some of them among such of the settlers as have the means of feeding them in the winter. » (N. S. D. P. 282.)