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en donnerons le passage suivant[1] « … Les délégués français sont venus ici cette semaine et ont déclaré qu’ils avaient apporté une réponse finale. Par la copie ci-incluse d’une lettre signée par mille habitants, qu’ils m’ont remise, Vos Seigneuries constateront qu’ils sont décidés, du moins ils le disent, de quitter la province plutôt que de prêter le serment d’allégeance. Comme je suis convaincu qu’ils n’abandonneront pas leurs habitations durant la présente saison, j’ai répété, après la lecture de cette lettre devant le Conseil et en présence des délégués, sans rien y changer, ce que j’avais déjà dit dans ma première déclaration et sans faire à celle-ci la moindre allusion. Mon intention est qu’ils se rendent utiles autant que possible à Sa Majesté pendant leur séjour dans cette province. Si par la suite, ils persistent dans leur entêtement et refusent de prêter le serment, j’aurai pour me guider les instructions de Sa Majesté que je dois recevoir le printemps prochain par l’intermédiaire de Vos Seigneuries. Dans l’après-midi j’ai eu une entrevue avec les délégués qui sont restés pour obtenir ma réponse par écrit ; j’ai essayé de les persuader qu’il était de leur intérêt commun d’être fidèles à Sa Majesté, de rompre leurs relations avec la France et de faire tout ce qui était en leur pouvoir pour le progrès de cette colonie. Ils s’en allèrent de fort bonne humeur et firent beaucoup de promesses. »

Cornwallis semble déjà douter du résultat qu’il avait espéré atteindre. S’il eût connu l’attitude constante des Acadiens, dans le passé, ainsi que l’histoire des rapports que

  1. Cf. A. C. pour 1894, p. 145. F. 89. B. T. N. S. vol. 9. Am. & W, I, vol. 595, Nous citons d’après Arch. Can. 1905, vol. II, p. 111.