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qu’il n’y a que votre serment qui vous lie aux Anglois, ou vous trompe ; ce n’est pas le serment qu’un Eoy fait prêter à ses sujets qui les rend sujets, le serment suppose qu’on l’est déjà, le serment est un gage ou lien des plus sacrés de la fidélité de ceux qui le prêtent.

« Ce n’est que par pitié de votre scituation et de votre inexpérience dans les affaires du gouvernement qu’on descend à raisonner avec vous, autrement. Messieurs, il ne s’agit point de raisonner, il s’agit de commander et d’être obéi.

« Sa Majesté elle-même dans sa déclaration imprimée vous assure vos possessions et votre religion. Songez un pou à ce que vous avez fait de votre part. Vous me parlez beaucoup de vos services rendus au Gouvernement, depuis mon arrivée dans la province quelles preuves m’avez vous donnez de votre attachement à votre Roy ?

« Je serois charmé de pouvoir dire à Sa Majesté que vous vous comportiés en bons sujets et que vous aviés fait tout ce qui dépendoit de vous pour assister cette colonie. « Au lieu de vos consultations fréquentes ensemble, au lieu de messages au Gouvernement françois, au lieu de vos lettres signées de mille personnes, si vous m’aviez envoyez une centaine d’hommes pour travailler au service de Sa Majesté vous auriez mieux fait et vous y auriez trouvé votre compte.

« Voilà, Messieurs, plus de trente quatre ans passés, depuis que vous êtes sujets de la Grande Bretagne et que vous avés jouis en entier de vos possessions et de votre religion. Faites-nous voir à présent que vous êtes reconnoissants et prests à servir votre Roy quand vos services sont demandés.

« À votre retour, vous trouverés des troupes de Sa Majesté