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cli. Pierre Leprince iii fils de Jean et de Jeanne Blanchard, né à Port Royal 28 mai 1723, enterré à Québec, 4 janvier 1758, âgé de 35 ans, marié le 3 février 1750 à Félicité Bourgeois, fille de Joseph et d’Anne Leblanc. Je connais deux filles issues de ce mariage : Isabelle Leprince, née 4 oct. 1753, s. à Québec 15 sept. 1756, et Anne Leprince b. 18 Décembre 1750, mariée à Bécancourt 9 février 1769 à Laurent Tourigny (fils de Joseph et de Françoise Turbol). Elle eut une nombreuse famille et périt dans un naufrage 16 juin 1795 âgée de 43 ans, s. 21 juin 95.

La veuve Félicité Bourgeois qui fut enterrée à Nicolet 18 mars 1814, épousa en secondes noces à Bécancourt 27 oct. 1769 Antoine Bénony Bourg, veuf de Marie Josette Hébert, et de ce mariage sont nés plusieurs enfants, entre autre une fille Rosalie Bourg dont il sera question plus loin.

Ces quatre familles Leprince étaient encore à Port Royal en 1755 et cependant elles ont échappé à la déportation et faisaient partie du groupe acadien arrivé à Québec en 1756.

Tous ces Leprince s’établirent d’abord au lac St-Paul. Jean au côté ouest de Pierre Cormier ; il est l’ancêtre des Prince dit « charmante ». Joseph à côté de Jean ; c’est l’ancêtre des « Pierre à Jos. » Bénony Bourg, le mari de la veuve de Pierre Leprince était voisin de Joseph ; et la veuve d’Honoré avait fait inscrire ses deux fils, Charles et Michel, comme propriétaires de la terre voisine à l’ouest de Bénony Bourg.

Avec les déportés qui affluèrent au Canada en 1767, se trouvait un

clii. Jean Leprince marié en secondes noces vers 1763 à sa cousine du 3 x 3, Marie Darois. Jérôme Darois grand-père de Marie était marié à Marie Garant, demi-sœur de Marguerite Hébert, épouse de Jacques N. Leprince. Donc le père de Jean Leprince et le père de Marie Darois étaient cousins-germains, de là leur parenté du troisième au 3e degré. D’un autre côté, le père de ce Jean Leprince était le frère de ce Jean Leprince marié à Jeanne Blanchard. Donc ce Jean Leprince était cousin-germain des quatre Leprince ci-haut notés, habitants du Lac St-Paul. Aussitôt après son arrivée au Canada, Jean Leprince s’empresse de faire réhabiliter son mariage après avoir obtenu dispense de l’empêchement de parenté qu’il savait exister entre lui et sa femme. Ceci se passait à Bécancourt le 3 mars 1767.

Voici donc un ménage qui, vraisemblablement est venu de Boston à Bécancourt à pied à la raquette, dans le cours du mois de février 1767. Assurément, ils n’affrontèrent pas seuls ce long et pénible voyage. Jean Leprince avait eu de sa première femme Ozithe Leblanc,[1] un fils qui avait alors cinq ans ; mais ce n’était pas là un compagnon sur les forces et l’expérience duquel nos voyageurs pouvaient compter ! Il y avait donc avec eux d’autres compatriotes, des Beliveau, des Hébert, des Thibodeau, des Poirier, etc…

  1. J’ai vérifié ces faits, c’est-à-dire le nom de sa première femme et l’âge de son enfant par l’âge d’inventaire des biens du dit Jean Leprince, passé par Maître A. Badeau, Not., 19 juillet 1781.