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« Les dits délégués sont ensuite introduits. Ils refusèrent péremptoirement de prêter le serment d’allégeance à Sa Majesté.

« Les délégués d’Annapolis se présentèrent aussi et refusèrent de prêter le serment.

« Sur ce refus, ils furent tous jetés en prison.

« Comme il avait été décidé antécédemment d’expulser les habitants français de la province s’ils refusaient de prêter le seraient, il n’y avait plus par conséquent qu’à prendre les mesures nécessaires pour opérer leur expulsion et à décider à quels endroits les déporter.

« Après mûre délibération, il fut convenu à l’unanimité que pour prévenir le retour des habitants français dans la province et les empêcher de molester les colons qui pourraient s’être établis sur leurs terres, il était urgent de les disperser dans les diverses colonies sur le continent et de noliser immédiatement un nombre de vaisseaux pour les y transportés.

Chas, Lawrence. »

j. n. duport,

Secrétaire du Conseil[1].


Le ton de ces requêtes apparaît comme singulièrement respectueux : ce caractère ressort d’autant plus que l’on réfléchit mieux aux circonstances dans lesquelles elles ont été présentées, quand les causes de mécontentement étaient si

  1. L’éditeur a fait suivre ces deux documents de la note ci-dessous : « Ces minutes d’une séance du Conseil tenue à. Halifax le 28 juillet 1755, à laquelle fut définitivement décidée la déportation des Acadiens, sont indiquées comme suit au verso : » Nouvelle-Écosse. Minutes du Conseil de Sa Majesté à