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jesté nous ont pressés de prendre les armes contre le gouvernement, ce que nous nous sommes bien gardés de faire. »

« Signé par deux cents-sept des susdits habitants. »

« Le lieutenant-gouverneur informa également le Conseil que, en conséquence de l’ordre du conseil, en date du 4 courant, les susdits habitants avaient envoyé des députés porteurs de leur réponse au sujet de leur prestation du serment d’allégeance à Sa Majesté, et que ces députés attendaient au dehors.

« Les dits députés furent alors sommés de comparaître ; et à la question : qu’avez-vous à dire ? ils déclarèrent qu’ils comparaissaient en leur nom personnel et au nom de tous les autres habitants de Rivière Annapolis, qu’ils ne pouvaient prêter aucun autre serment que celui qu’ils avaient prêté déjà, lequel comportait une réserve en vertu de laquelle ils ne seraient jamais obligés de porter les armes, — et que si c’était l’intention du Roi de les forcer à quitter leurs terres, ils espéraient qu’on leur laisserait le temps nécessaire pour effectuer leur départ.

« Le Conseil leur posa alors plusieurs questions concernant l’allégeance dont ils protestaient si hautement dans leur Mémoire, et les informations qu’ils disaient avoir fournies au gouvernement ; on les pria de citer un seul cas de renseignement, duquel le gouvernement eût tiré quelque profit ; mais ils furent incapables d’en citer un seul. On leur prouva au contraire avec évidence qu’ils avaient toujours omis de fournir aucune information opportune, quand ils pouvaient le faire, et épargner par là la vie de plusieurs des sujets de Sa Majesté ; qu’ils avaient toujours secrètement aidé les Indiens, et que plusieurs d’entre eux avaient même été vus portant ouvertement les armes contre Sa Majesté. Il leur fut signifié qu’ils devaient maintenant se résoudre à