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considérée comme la plus grave et la plus insolente. Nous demandons pardon au lecteur de l’entretenir aussi longtemps de ce qui nous semble, et doit lui sembler également, être des puérilités. Nous y sommes forcément entraîné par l’importance qui fut donnée à cette requête, dont la forme est si humble et si respectueuse. Sous son apparence inoffensive, cette requête forme le nœud de la situation. Lawrence en a fait grand état. Il nous est donc imposé de la considérer sous toutes ses faces, ainsi qu’il le fit lui-même. Pour celui qui voudra se donner la peine de réfléchir afin de pénétrer le caractère de cet homme, les motifs qui le poussaient, et de juger les événements dont il a été l’auteur et dans lesquels il a joué un tout premier rôle, il y a là des faits éloquents d’où les traits de sa physionomie ressortent comme en un miroir fidèle.

Le paragraphe en question, qui fut trouvé si insolent, se lit comme suit :

 « En nous demandant de remettre nos armes, l’on ne s’assure que faiblement de notre fidélité. Ce n’est pas le fait de posséder un fusil qui pourra conduire un habitant à se révolter, ni la privation de cette arme qui le rendra plus fidèle au gouvernement ; mais c’est sa conscience seule qui peut l’engager à garder son serment. »

« Sur ce, on leur demanda quelle excuse ils avaient à alléguer à l’appui de la prétention émise ici, et pour la manière indigne et méprisante dont ils en usaient envers le gouvernement, en osant lui expliquer en quoi consiste la fidélité, et

    been idle and indolent on their lands, had neglected husbandry and the cultivation of the soil, and had been of no use to the province, either in husbandry, trade or fishery ». (Lo. cit.)