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la Province ; qu’ils avaient montré une disposition constante à assister les ennemis du Roi et à nuire à ses sujets ; que non seulement ils avaient fourni à l’ennemi provisions et munitions, mais qu’ils avaient refusé de pourvoir de vivres les habitants ou le gouvernement, ou, lorsqu’ils l’avaient fait, qu’ils avaient exigé trois fois le prix auquel ces objets se vendaient sur les autres marchés ; qu’ils avaient été indolents et paresseux pour cultiver leurs terres, qu’ils avaient négligé les travaux d’agriculture et laissé le sol en friche, qu’ils n’avaient été d’aucune utilité à la Province, soit au point de vue de l’agriculture, soit à celui du commerce et de la pêche, mais qu’ils avaient été plutôt un obstacle à la réalisation des intentions du Roi concernant la colonisation.

« Il leur fut ensuite demandé s’ils pouvaient mentionner un seul cas de service rendu par eux au gouvernement : À quoi ils ne surent faire aucune réponse.

« À la lecture de ce paragraphe

« Il semble que Votre Excellence doute de la sincérité
de ceux qui ont promis fidélité, et qui, loin de
briser leur serment, l’ont gardé en dépit de menaces
terribles faites par une autre Puissance, »

« On leur demanda ce qui leur faisait supposer que le gouvernement suspectait leur sincérité ? Et on leur dit que cette supposition de leur part était l’indice qu’ils avaient conscience de leur manque de sincérité et de leur défaut d’attachement aux intérêts de Sa Majesté et de son Gouvernement ; que, quant au fait de prendre les armes, ils avaient souvent prétendu que les Indiens les molesteraient s’ils ne les secouraient pas, tandis qu’en vérité, en prenant les armes par ordre du gouvernement, il n’était pas possible aux Indiens de les menacer ou de les forcer à leur prêter