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n’eussent fait leur soumission par leur requête subséquente, une sévère punition eût dû leur être infligée en retour de leur présomption[1] ».

« Les députés furent alors admis dans le conseil, les noms des signataires de la requête furent lus, ceux des signataires qui étaient présents reçurent l’ordre de répondre à l’appel de leur nom ; ils se trouvaient au nombre de quinze, les autres étant malades ; après quoi, la pétition même fut lue de nouveau, et leurs auteurs sévèrement réprimandés pour avoir eu l’audace de souscrire et de présenter un document aussi impertinent ; cependant par compassion pour leur faiblesse et leur ignorance de la nature de notre constitution, spécialement en matière de gouvernement, et eu égard au fait que les pétitionnaires avaient présenté une requête subséquente dans laquelle ils avaient semblé manifester du regret de leur acte, et aussi vu qu’ils avaient comparu devant le Conseil dans une attitude de soumission et de repentir, le Conseil les informait qu’il était encore disposé à les traiter avec douceur. Afin de leur montrer la fausseté et l’impudence de leur requête, ordre fut donné de la lire paragraphe par paragraphe ; la vérité des diverses allégations qu’elle contenait fut discutée par le menu, et des remarques au sujet de chaque paragraphe furent faites par le lieutenant-gouverneur, comme suit :

  1. Le MS. original — fol. 502 — est ici incorrect et incomplet. Nous le rectifions en suivant à la lettre les délibérations du conseil telles qu’elles se trouvent dans Akins. Ainsi, Richard ne mentionne pas ce détail, lequel a bien son importance, que la deuxième requête, au dire des conseillers, avait eu pour effet de pallier ce que la première contenait d’insolent et d’apaiser le ressentiment qu’elle avait provoqué. Ceci était sans doute une leurre, mais il était bon de le signaler, ne fût-ce que pour montrer de quelle hypocrisie s’enveloppait la cruauté de Lawrence et de ses subalternes.