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Fusil qui le rendre plus fidel, mais sa conscience seule le doit engager à maintenir son sermen.

« Il paroit un Ordre de par votre Excellence, donné au Fort Edward le 4 juin 1755, et de la 28e Armée du règne de Sa Majesté, signé A. Murray, par lequel il nous enjoints de transporter les Fusils, Pistolets au Fort Edward, il nous peroit, Monseigneur, qu’il nous seroit dangereux d’exécuter cet Ordre (dans le supposé qu’il s’en trouva encore quelques un qui auroient échappés à la recherche exacte que l’on en a faite) avant que de vous représenter le danger auquel cet Ordre nous expose, les Sauvages pouvent venir nous menacer et nous saccager en nous reprochant que nous avons fournis des Armes pour les tuer, nous espérons, Monsigneur, que bien loin de nous le faire exécuter avec tant de danger, qu’il vous plaira au contraire d’ordonner que l’on nous remette ceux que l’on nous a enlevées, et nous procurer le moyen par là de nous conserver nous et nos Bestiaux.

« En dernier lieu, il nous est douloureux. Monseigneur de nous voir coupables sans le scavoir, un de nos Habitans de la Rivière au Canards, nommé Pierre Melancon, a été saisi et arrêté avec la charge de son canot, avant d’avoir entendu aucun Ordre portant deffence de ces sorts de transports. Nous supplions à ce sujet. Vote Excellence de vouloir nous communiquer son bon plaisir avant de nous confisquer et de nous mettre en faute. Ce sont les grâces que nous attendons des bontés de votre Excellence, et nous espérons que vous nous ferez la justice de croire que bien loin de vouloir transgresser nos promesses nous les maintiendront en assurant que nous sommes très respectueusement, monseigneur, vos très humbles et très obéissants serviteurs.

« Signé par vingt-cinq des susdits habitants.) »