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était, nous n’en doutons pas, leur fatal état d’âme ; et voilà pourquoi leur soumission fut portée jusqu’à cet excès désastreux,

Lawrence dut être désappointé devant une obéissance aussi complète. Il s’était imaginé que la confiscation de quelques centaines de fusils, serait le moyen le plus efficace de provoquer l’insoumission à l’ordre de livrer les quelques milliers d’autres, qui restaient aux mains des Acadiens. Au lieu de cela, tout s’était passé sans lui fournir le plus léger prétexte à sévir. Qu’allait-il faire ! Mais pouvait-il être en peine, lui qui avait toute autorité, et dont le despotisme ne connaissait aucun frein ? Il s’en prit à la requête dont nous avons parlé. Nous la citerons en entier, afin de mettre le lecteur en mesure de juger si, par son contenu ou par sa forme, elle méritait l’accueil qui lui fut fait[1] :


Aux mines, ce 10 juin 1755.

« À Son Excellence Charles Lawrence, écuyer, gouverneur de la province de la Nouvelle-Écosse ou Acadie, etc., etc.


« Monseigneur, — Les habitants des Mines, de Pisiquid, et de la Rivière-aux-Canards, prennent la liberté de s’approcher de votre Excellence pour lui témoigner combien ils 10.

  1. Nova Scotia Docum. Akins. Part II. Papers relating io the forcible removal of the Acadian French front Nova Scotia. 247-8-9. — Cf. A. C. (1894). Nova Scotia. P. 204 et seq. May 7/1755. Whitehall. Lords of Trade to Lawrence « … He (Lawrence) shall not want for any assistance their Lordships can afford in any just measures for the welfare and security of the Province… » " (B. T. N. S. vol 36. P. 118) — June, 23, Halifax. Lawrence to Lords of Trade. « … The deserting French are giving up their amis ; they are to be driven out of the country, (nous prions que l’on remarque bien la date de cette lettre ; l’on n’est encore qu’au 28 juin, et déjà Lawrence annonce formellement sa détermi-