CHAPITRE VINGT-SIXIÈME
La prise de Beauséjour avait été une opération de haute importance. Elle avait été accomplie en temps de paix ; mais, ainsi que nous l’avons dit ailleurs, cette paix ne fut qu’une longue suite d’hostilités. Sourdes jusqu’à cette époque, ces hostilités éclatèrent alors avec une extrême violence sur toute l’étendue de la frontière, depuis le Golfe Saint-Laurent jusqu’au Mexique, — encore que la guerre n’ait été officiellement déclarée que près d’un an plus tard. L’occupation de l’isthme, et de toute la côte nord de la Baie de Fundy, par les Français, avait été une source d’ennuis pour les Anglais, et de difficultés entre les deux nations. Quant aux Acadiens, leur situation avait été plus difficile que jamais : déjà critique par elle-même, elle avait encore été aggravée, d’un côté par les exigences et les rigueurs des gouverneurs anglais, de l’autre par les agissements de Le Loutre, et la conduite des autorités françaises à leur égard[1].
- ↑ Après tout ce que nous avons dit, particulièrement dans les notes des chapitres XV-XVI, il ne nous semble pas nécessaire de montrer que les « agisse-