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CHAPITRE VINGT-CINQUIÈME



Les informations données par Pichon provoquent une expédition contre Beauséjour. Préparatifs en Nouvelle-Angleterre. — Monckton, assisté des lieutenants-colonels Winslow et Scott, arrive au Fort Lawrence avec 2,000 hommes, le 2 juin 1755. — Consternation des Français et faiblesse de la garnison. — Secours impossible. — Siège de Beauséjour. — Les Acadiens refusent de prêter assistance aux Français. Trois cents d’entre eux forcés de porter les armes. — Capitulation. — Fuite de Le Loutre. — Pichon réclame sa récompense. — Ce que l’Angleterre doit aux Acadiens.


Dans le cours de l’automne qui précéda la prise de Beauséjour, Pichon communiqua au capitaine Hussey, alors commandant du Fort Lawrence, copie d’une lettre soi-disant adressée à Le Loutre par Duquesne, gouverneur général du Canada, et dans laquelle celui-ci engageait Le Loutre et de Vergor à chercher un prétexte plausible pour les attaquer (les Anglais) vigoureusement[1] En communiquant cette lettre au commandant-en-chef, Hussey lui énumérait au long les raisons qui lui faisaient croire qu’elle devait avoir été fabriquée par Pichon lui-même[2]. Trois semaines après, Lawrence n’en écrivait pas moins à Shirley : « Ayant reçu l’information très-précise que les Français ont formé le dessein d’empiéter davantage sur les droits de Sa Majesté dans cette Province, et qu’ils se proposent d’attaquer notre fort

  1. Nov. Sco. Doc. Akins. P. 209. — Tyrrell’s Papers. Cette prétendue lettre de Duquesne était du 15 oct. 1754.
  2. Ici, le MS. original — fol. 474 — porte la note suivante : « Voir Chapitre XVI. »